Le porte-parole du collectif d’anciens parlementaires, Bonaventure Nzigou Mamfoumbi (au centre). Gabon Review
Un collectif de 65 anciens députés de la 13ème législature du régime déchu ne sait plus à quel saint se vouer pour recouvrer l’entièreté de ses droits légaux. Ce dernier bien que solvable vient de rompre le silence, à la faveur d’une conférence de presse tenue récemment à Libreville, pour interpeller le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, à se saisir du dossier pour restaurer la dignité de ses membres et préserver la paix sociale dans le pays.
Pour mieux se faire entendre, ce collectif d’une soixantaine de députés en détresse, sollicite aujourd’hui du père de la nation, une audience collective devant lui permettre d’exposer de vive voix ses préoccupations, afin que la dignité de ses pères et mères de familles soit recouvrée. Indique son porte-parole, Bonaventure Nzigou Mamfoumbi, à Gabon Review.
Ces anciens parlementaires ayant siégés 4 ans et 10 mois dans la précédente législature disent n’avoir jamais recouvré l’intégralité de leurs droits. Un traitement jugé inique à l’ère de la restauration des institutions s’offusquent-ils. “ C’est une retraite misérable que nous percevons, alors que nos collègues d’autres législatures bénéficient des pensions de retraites appréciables” pleurnichent les députés de la 13ème législature.
A cette revendication, s’ajoute la réduction à 20% de la prise en charge de la couverture médicale.” En lieu et place d’une prise en charge de 100%, celle-ci est ramenée à 80%, soit un ticket modérateur de 20%” s’indigne le Boxeur en chef Bonaventure Nzigou Mamfoumbi, qui ne voudrait certainement pas se retrouver sur le ring avec le CTRI.
A première vue, cette situation de précarité et d’injustice sociale du collectif d’anciens parlementaires du régime d’Ali Bongo, suscite indignation et compassion. Une situation qui donne envie d’interpeller illico presto les plus hautes autorités de la Transition, afin qu’une solution urgente y soit trouvée pour un retour paisible à l’ordre constitutionnel au Gabon.
Mais à y voir de près, cette sortie est inopportune à l’ère de la transition, avec un régime d’exception. Pour preuve, les émoluments des députés de la transition sont largement inférieurs à ceux que gagnaient les députés de la 13ème législature.
Pour rappel, un député de la 13ème législature gagnait mensuellement 2.450.000 FCFA frais de cabinet y compris, ajouté à d’autres avantages issus des sessions parlementaires, et du fonds de souveraineté annuel de 10 millions de francs CFA. Alors que le député de transition gagne mensuellement 1 million de francs CFA, dépouillé de fonds de cabinet, et sans fonds de souveraineté annuel. Parce que n’étant pas élu mais nommé dit-on du côté du CTRI. Aussi, les députés de transition ne jouiront certainement pas d’une retraite parlementaire comme ceux de la 13ème législature. Au regard de l’écart abyssal de traitement entre les deux cas évoqués précédemment, on est tenté de croire que les anciens parlementaires d’Ali Bongo, réclameraient plus les points de chutes qu’autre chose. Et leur collègue député, membre dudit collectif, Julien Florent Assoumou Akue, qui vient d’être promu PCA de la poste S.A au dernier conseil des ministres, ne nous démentira certainement pas. Car, même retraités, ils sont mieux loties que leurs collègues députés de la transition. Donc, les revendications des anciens parlementaires sont un trompe l’œil aux yeux de l’opinion. Elles interviennent aussi dans un contexte économique difficile, dans lequel le CTRI s’active nuit et jour à trouver des solutions urgentes et pérennes à l’épineuse question de la résorption du chômage des jeunes. Un taux de chômage exponentiel hérité du régime déchu estimé à près de 40% sur l’ensemble du territoire national. Alors que ces anciens parlementaires ont quand même de quoi subvenir à leurs besoins élémentaires chaque fin de mois.
Mais diantre! De qui se moque-t-on? Et que diront les anciens Maires du régime déchu?
Un cri de détresse des députés d’Ali Bongo qui s’apparente à une « provocation de trop » auprès des populations affamées, sans source de revenus.
Aux yeux du peuple Gabonais: » les parlementaires de la 13ème législature majoritairement du Parti démocratique Gabonais et Alliés gagneraient à faire preuve de retenue en cette période de transition qu’à multiplier des sorties susceptibles de provoquer l’ire des populations encore traumatisées par les 56 ans de règne sans partage du régime Bongo-PDG.
En outre, les Gabonais estiment qu’ils sont également comptables de la situation chaotique dans lequel se trouvait le pays avant le coup de libération du 23 août 2023. La Bible ne dit-elle pas que l’homme récoltera ce qu’il aura semé. » S’il sème ce qui plait à sa propre nature, l’arrogance, l’égocentrisme, l’injustice, la fraude électorale, la récolte qu’il aura sera la disette, la mort. Mais s’il sème ce qui plait au prochain et à l’Esprit Saint, la justice, la charité, l’humilité, la compassion, l’Amour, la récolte qu’il en aura sera fructueuse, abondante, la vie éternelle.
Une sagesse chrétienne que tout acteur politique au pouvoir ou pas, devra méditer tout au long de sa vie, pour préparer un avenir radieux. Et pour être en phase avec le Très Haut et ses semblables.
Rufin Martial Oke Nze
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