La mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure

Évangile selon saint Luc 6, 36-38

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

Prière

Seigneur, la vie chrétienne est souvent accompagnée de commandements et de normes parfois difficiles à entendre et surtout à mettre en pratique. Augmente ma confiance en toi et en tes commandements pour vivre ma vocation chrétienne avec un plus grand amour.

Demande

Apprendre les critères de Dieu, juste et miséricordieux.

Réflexion

1. Aujourd’hui, l’Église nous propose de façon tout à fait curieuse un passage de l’Évangile sans son contexte. En faisant ce choix, les trois versets du jour donnent une fâcheuse impression de rimer avec « fais pas ci, fais pas ça » qui n’est pas très agréable à entendre.
   Pourtant, cette première impression ne doit pas nous empêcher de voir la beauté de ce passage évangélique. Il nous faut considérer une première chose : par nature, l’homme se pose la question du bien-fondé de ses actions. Chaque civilisation s’est élevée grâce à un code de lois qui permettait une vie plus juste et une certaine forme de communauté.
   Aujourd’hui nous pensons que l’axiome « œil pour œil, dent pour dent » est un principe de vengeance terriblement simpliste et à la limite de l’ensauvagement. Nous oublions qu’il a été promulgué dans le passé comme une très grande avancée sociale qui permettait de ne pas entrer dans une forme d’escalade de la violence, en se limitant à récupérer seulement ce que l’on avait perdu et non pas davantage.
2. Ainsi, lorsque Jésus nous offre des lois et des commandements, c’est vraiment cette élévation de notre personne qui est recherchée. Nous nous demandons fréquemment si ce que nous accomplissons est bien ou mal et c’est aussi souvent vers Dieu que l’on se tourne pour ce genre de question.
   Jésus nous donne ainsi une confirmation que la miséricorde est une bonne chose, que le pardon est une vertu chrétienne et non pas un acte de faiblesse. Pour ceux qui ont grandi dans une société marquée par le christianisme, ces préceptes sonnent comme des évidences. Pourtant, si nous en croyons leur originalité, il faut nous rendre à l’évidence que ce n’est pas le cas. Nous ne connaissons tout simplement aucune culture qui ait placé le pardon et la miséricorde au centre de ses principes comme l’a établi la culture chrétienne. C’est peut-être justement parce que nos sociétés oublient de plus en plus la miséricorde et le pardon que les guerres et les conflits sévissent davantage.
3. Lorsque le peuple d’Israël a reçu les tables de la loi sur le mont Sinaï, il était évident pour lui que c’était un don remarquable. Cette loi a été le fondement de sa culture et de sa nation. Avec l’Évangile, Jésus nous offre une loi encore plus universelle et une loi définitive. Notre manque de foi peut nous faire passer à côté de ce don immense qui, non seulement nous permet de savoir comment vivre, mais surtout nous indique le chemin pour être heureux.

Dialogue avec le Christ

Seigneur, viens changer mon cœur. Donne-moi une plus grande foi dans ta loi. Que mon enthousiasme se ravive pour ce don infini en nous indiquant la route à suivre pour être heureux et épanoui en tant qu’être humain.

Résolution

Poser un acte de vertu en prenant conscience de ses bienfaits pour ma sanctification personnelle.

Frère Jérôme Dejoie, LC