Évangile selon saint Matthieu 11, 11-15
En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules : « Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer. Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu’à Jean. Et, si vous voulez bien comprendre, c’est lui, le prophète Élie qui doit venir. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Prière
Ô Père, lorsque je suis faible, je t’implore de me donner ton pouvoir. Père, quand je me débats pour gagner contre mes frères, je t’implore de m’aider à croire que tu es Père pour tous et chacun d’entre nous. Père, quand je manque de foi en moi-même, je t’implore de me donner foi en toi. Père, lorsque j’ai du mal à voir ta présence dans mon histoire, je t’implore d’augmenter ma confiance !
Demande
Que ton Règne vienne !
Réflexion
- « (…) le royaume des cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer. »
Aujourd’hui, Jésus, tu nous parles du Royaume des cieux, un thème qui nous touche beaucoup, peut-être même inconsciemment. Le Royaume… c’est-à-dire le pouvoir, ou plutôt, l’organisation du pouvoir. C’est un thème qui touche les familles, les écoles, les groupes d’amis, les entreprises, les municipalités, les régions, les nations… Qui possède l’autorité ? Qui règne ? Qui va régner ? Qui est plus grand que les autres ? Qui gagnera à la fin ? En effet, les empereurs de Rome et de Grèce, Hérode, les pharisiens, etc. cherchaient tous le royaume… mais, à tes yeux, aucun n’était « plus grand que Jean le Baptiste ».
C’est pourquoi, tu nous dis que le Royaume des cieux subit la violence, que des violents cherchent à s’en emparer. En réalité, nous cherchons tous à nous emparer – chaque fois que nous péchons – d’une autorité, d’un pouvoir qui ne nous appartient pas et qui appartient plutôt au Royaume des cieux, à ta juridiction, à toi ! Nous te faisons violence, nous te détrônons chaque fois que nous péchons, nous t’empêchons de régner… mais c’est toi le Roi de nos familles, de nos écoles, de nos collègues, de nos villes, des pays, de notre vie !
Pardon, Seigneur ! - « Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent (…) »
Mais, Seigneur, en relisant la phrase au sujet du Royaume des cieux qui souffre violence, je me rends compte qu’elle est limitée dans le temps : ton Règne ne souffre plus violence. Il a souffert violence « depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à [ton] présent ». Désormais, « le jour du Seigneur », prédit par le prophète Malachie (Ml 3, 23), est arrivé. Désormais, tu règnes. Tu nous dis que nous avons déjà le Royaume ! Tu me dis que, par mon appartenance à ton Royaume (par mon baptême), je suis déjà plus grand que Jean Baptiste, que tous les politiciens – en tant que politiciens – tous les acteurs – en tant qu’acteurs – tous les militaires – en tant que militaires – tous ceux qui s’imposent à moi – en tant que supposément supérieurs à moi. Je n’ai pas besoin de chercher une autre autorité que la tienne, je n’ai pas besoin de revendiquer mon pouvoir. Je n’ai jamais besoin de pécher : le pouvoir t’appartient.
Tu me dis, puisque Jean Baptiste « était » Élie qui devait revenir selon le prophète Malachie (cf. Mt 11, 14 ; Ml 3, 23), qu’alors, c’est toi le Seigneur de tout l’univers, celui que nous cherchons (cf. Ml 3, 1).
Comme à Jean Baptiste en prison, au début de ce passage, qui t’avait demandé si tu étais l’autorité suprême (« celui qui doit venir », cf. Mt 11, 2), tu me réponds : « les aveugles retrouvent la vue et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la bonne nouvelle » (Mt 11, 5 ; cf. Is 35, 5), « celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »(Mt 11, 15)
Merci, Seigneur ! Aide-moi à croire en ton pouvoir : il va au-delà du péché et de la mort ! Aide-moi à entendre ! - «Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu’à Jean. »
Cet Évangile de Matthieu, Seigneur, est rempli de références aux prophètes qui ont prédit ta venue. En cela, je perçois un sous-entendu : tu as non seulement le pouvoir sur les situations morales, tu as aussi pouvoir sur le déroulement de l’histoire tout entière. Jean le Baptiste, emprisonné par Hérode, doute de ton autorité. Tu lui réponds en quelque sorte que tout cela fait partie de ce que tu permets, mais que ce n’est pas le dernier mot. Rien n’échappe à ta royauté. Tout fait partie de ton Royaume.
Apprends-moi à faire confiance à ce que tu permets dans mon histoire !
Dialogue avec le Christ
Jésus-Christ, ton pouvoir est tellement grand que je ne réussis pas toujours à y croire et à le percevoir. Ouvre mes yeux, Seigneur, car je suis aveugle. Fortifie mes jambes afin que je marche avec toute la dignité d’un sujet de ton Royaume. Purifie la lèpre de ma prépotence. Débouche mes oreilles, afin que j’entende la grandeur de tes paroles. Ressuscite en moi ce qui se meurt par mes péchés. Et accorde-moi, dans ma pauvreté, à recevoir ta bonne nouvelle ! (cf. Mt 11, 5 ; Is 35, 5)
Résolution
Aujourd’hui, Jésus, je vais te remercier pour quelque chose qui me donne pouvoir et je vais te demander de quelle façon tu veux que je m’en serve pour ton Règne.
Véronique Chevrier, consacrée de Regnum Christi
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