La voie de l’enfance spirituelle

Évangile selon saint Matthieu 18, 1-5.10

À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. » Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.

Prière

« Seigneur, je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux ; je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent. Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère. Attends le Seigneur, Israël, maintenant et à jamais. » (Ps 130)

Demande

Seigneur, donne-moi la grâce de ressembler de plus en plus à un enfant spirituellement.

Réflexion

1. L’Évangile d’aujourd’hui nous aide à comprendre que les chemins du Seigneur ne sont pas les nôtres. Qui aurait pu imaginer que l’objectif de notre vie spirituelle ne soit pas la grandeur mais la faiblesse et l’humilité d’un enfant. Nous voyons souvent la sainteté comme une ascension à la célébrité mais Jésus nous indique un autre chemin : celui de l’abandon, de la confiance et de la simplicité d’un enfant.
2. Saint Paul, dans sa deuxième lettre aux Corinthiens nous précise : « C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. » (2 Cor 12, 10) Dieu ne méprise pas notre faiblesse et notre petitesse car il sait de quoi nous sommes faits. Nous pouvons même y voir un avantage. Lorsqu’il agit en nous il est encore plus évident que notre force ne vient pas de nous mais de lui.
   Au disciple qui lui demandait si l’aveugle-né était ainsi parce qu’il était pécheur, Jésus répond : « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. » (Jn 9, 3)
   Suis-je disposé à témoigner de Dieu dans ma faiblesse ? Ou est-ce que je mets un frein à l’œuvre de Dieu en moi sous prétexte de vouloir en être digne ?
3. L’humilité qu’exige l’enfance spirituelle nous rend davantage dociles à l’action de Dieu. Lorsque nous revendiquons notre liberté et notre autonomie ou lorsque nous présumons de nos forces, la rigidité de notre âme rend plus difficile l’œuvre de l’Esprit Saint en nous. Nous sommes moins réceptifs à ses dons et à ses inspirations. Laissons l’argile de notre humanité être sculptée dans la main du potier !

Dialogue avec le Christ

Seigneur Jésus, je veux remettre entre tes mains l’argile que je suis afin que tu puisses réaliser ton œuvre en moi. Je veux être chaque jour plus simple, plus humble et plus confiant comme un enfant. Aide-moi à m’abandonner à toi. Je crois que la voie de l’enfance spirituelle me comblera de paix et me rendra plus heureux.

Résolution

Aujourd’hui je poserai un acte d’humilité.

Père Richard Tardiff, LC