Point de presse du Parquet Général de la Cour d’Appel Judiciaire ce matin à Libreville. Occasion pour les autorités judiciaires Gabonaises , d’éclairer la lanterne des populations sur les raisons de la liberté provisoire de Sylvia et Nourredine Bongo de la prison centrale de Libreville depuis quelques jours.
Ci-dessous l’intégralité de la déclaration du Procureur Général, Eddy Minang:
Au lendemain du 30 août 2023, plusieurs personnes étaient interpellées puis entendues. A l’issue des enquêtes préliminaires, une information judiciaire était requise par le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Libreville, les 19 et 27 septembre 2023, contre treize personnes dont Sylvie Marie Aimée Valentin épouse Bongo et Nourredine Bongo Valentin pour détournement de deniers publics, complicité de détournements de deniers publics, faux et usage de faux, corruption active, concussion, blanchiment de capitaux, complicité de blanchiment de capitaux, trouble aux opérations d’un collège électoral, recel, contrefaçon du sceau de l’Etat, contrefaçon des imprimés officiels des institutions, usurpation de titre et de fonction et association de malfaiteurs.
Faits prévus et punis par les articles 48, 49, 101, 109-1, 112-3, 115, 116, 117, 133, 193, 194, 312, et 380 du code pénal.
Inculpés de ces chefs par le juge d’Instruction Spécialisé en charge du 1er Cabinet, ils étaient tous places sous mandat de dépôt à l’exception des nommés Steeve Nzegho Dieko, Jordan Camuset et Gabin Otha Ndoumba.
En cours d’information, le 1er février 2024, Maîtres Yenou et Chansel Guissiga, avocats au Barreau du Gabon, introduisaient une demande de mise en liberté provisoire pour le compte de Jessye Ella Ekogha et à l’appui de celle-ci, ils produisaient un certificat médical établi par l’Hôpital d’Instruction des Armées Omar Bongo Ondimba. Le 06 février 2024, le juge d’Instruction accédait à cette demande pour des raisons médicales.
Le 10 avril 2025, le Juge d’Instruction Spécialisé en charge du 1er cabinet clôturait son information judiciaire par une ordonnance de non-lieu, de non-lieu partiel, de requalification et de transmission de pièces au parquet général.
Le 28 avril 2025, l’entier dossier était transmis au Parquet Général aux fins de saisine de la Chambre d’Accusation.
Le 12 mai 2025, Maître Gisèle Eyue Bekale, avocate au Barreau du Gabon, adressait au Procureur Général deux demandes d’élargissement provisoire pour le compte de Sylvie Marie Aimée Valentin épouse Bongo et Nourredine Bongo Valentin, dans celles-ci, elles alléguaient que l’état de santé de ses clients étant préoccupant, elle produisait, à cet effet, des certificats médicaux délivrés par le médecin-chef de la Prison Centrale et par le médecin général Jean Raymond Nzenze de l’Hôpital d’Instruction des Armées Omar Bongo Ondimba.
Saisie par le Procureur Général, l’Agence Judiciaire de l’Etat déclarait le lendemain ne pas s’opposer à ces demandes pour raison humanitaires.
Le mercredi 14 mai 2025, la Première Chambre d’Accusation Spécialisée leur accordait la liberté provisoire en raison notamment de leur état de santé devenu incompatible avec le milieu carcéral, selon leur médecin traitant.
Je tiens à rappeler que la liberté est le principe et la détention, l’exception et que cette mise en liberté provisoire, ordonnée pour des raisons médicales, s’inscrit dans le strict respect des dispositions des articles 132 et 143 du code de procédure pénale.
Enfin, je Précise que cette mesure interrompt nullement le cours normal de la procédure qui se poursuivra jusqu’à la tenue d’un procès équitable.
Je vous remercie.
Rufin Martial Oke Nze
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