La question vaut son pesant d’or au sein de la communauté des personnes handicapées du Gabon au moment où le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions s’active à célébrer son premier anniversaire de prise de pouvoir sans effusion de sang.
Les personnes handicapées convaincues du vent de changement impulsé dans le pays depuis la prise de pouvoir par les militaires le 30 août dernier, souhaitent à leur tour que ces derniers jettent un regard compatissant sur leurs conditions de vies précaires liées entre autres à la modicité de l’allocution annuelle qui leur est allouée par le ministère des affaires sociales et le chômage galopant qui frappe à plein fouet cette catégorie sociale fragile . Une allocution des personnes handicapées fixée à 75000FCFA depuis des décennies et qui pousse la majorité de ses membres à faire la manche à longueur de journée dans les rues de la capitale et de l’hinterland pour survivre. Une situation que les militaires n’arrivent pas toujours à inverser jusqu’à ce jour malgré le coup de libération, s’indigne le porte-parole des personnes handicapées du Gabon rencontrée par notre rédaction à son siège de la Peyrie, dans le 3ème arrondissement de la commune de Libreville . Un porte-parole des personnes handicapées qui plaide pour une meilleure répartition des richesses du Gabon par habitant afin que l’essor vers la félicité tant vanté par le CTRI ne soit pas un vain mot ou un slogan révolutionnaire martial creux, mais soit effectif pour tout le monde « Le gouvernement octroie chaque année une allocution de prise en charge de 75000FCFA à toute personne handicapée identifiée dans ses registres, alors, si on divise ce montant par 365 jours, cela nous donne mathématiquement parlant la modique somme de 205 FCFA par mois. De vous à mois monsieur le journaliste, qui peut vivre au Gabon ou ailleurs avec 205 FCFA par mois aujourd’hui ? c’est une forme de moquerie à l’égard de notre communauté, pour ne pas dire une atteinte grave au respect des droits de l’homme dont le Gabon est signataire à l’échelle mondiale. Donc, avec le CTRI, nous avons cru que les lignes allaient bouger. Malheureusement près d’ un an après , les choses n’ont pas bougé d’un iota sur le terrain. Loin pour nous de lâcher du lest, au contraire, nous interpelons le Président de Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, de prendre toutes les dispositions nécessaires afin que cette injustice criarde qui ne dit pas son nom soit vite réparée en cette période de transition, en ramenant par exemple mensuellement ce montant de 75000FCFA voire 200.000FCFA pour nous permettre de retrouver notre dignité de Gabonais tant rêvée, et de jouir au même titre que les autres compatriotes valides, des richesses de notre beau pays le Gabon » a déclaré avec amertume, Julien Nyaré à Paracletnews, ce mardi 13 aout 2024 à Libreville. Selon un récent rapport de recensement gouvernemental en collaboration avec l’Unicef, publié le 24 juin dernier, 15967 Gabonais vivent avec un handicap dont 4345 enfants de 0 à 18 ans.
Les personnes handicapées qui se disent marginaliser par le CTRI, attendent toujours d’être reçu par le Président de la transition, pour lui poser clairement leurs problèmes aux quels ils font face au quotidien. Une éventuelle audience promise par Brice Clotaire Oligui Nguema, himself, lors de son passage à Akanda hier dans le cadre de sa tournée républicaine dans l’Estuaire.
Rufin Martial Oke Nze
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